jeudi 4 janvier 2007

benalmedian Marseille

benalmedian Marseille

Marseille est un vieux port. Il a quelques milliers d'années. son maire actuel s'appelle Jean Claude Gaudin. Ce n'est pas le premier, il ne sera pas le dernier. D'ailleurs ici la longévité est la condition sine qua non de la gouvernabilité. Il y a tellement de tempêtes dans ce vers d'eau qu'est Marseille qu'on se croirait en Afganistan. ça s'entretue et ça se trahit de tous les côtés.

Depuis que j'ai mis le pied ici, je n'ai marché que le long de coupes gorges en longeant des coupes gorge pour aller à des coupes gorges. la seule personnête sincère et franche que j'ai rencontré ici est un achat grassouillet, peu bavard et fainéant. Tous les être humains ont essayé de m'étrangler pendant mon sommeil. Pas un n’a eu pitié de ma condition de vagabond.



A mon arrivée j’ai été contrôlé à la descente du train par cinq douaniers. Ayant quitté le wagon sans mon sac je ne les ai tout d’abord pas intéressé (j’étais de toutes les manières attendu), revenu au wagon pour récupérer mon sac un peu trop vite oublié (les yeux d’une belle dame y étaient pour quelque chose) j’eus droit aux honneurs de la garde républicaine section du ministère des finances direction générale des vices et des petites vertus.



Mon chat vient d’ailleurs d’ouvrir les yeux. Il rêve qu’il est entrain de se pourlécher les babines. Et se rendort.



Donc amis pandores voilà que je vous rencontre à deux pas du cimetière marin de mon ami de Sete et Pagnol et pastis et tutti quanti. Que vous dire. Vous êtes les agneaux de cette douce provence. Passé les premières minutes de fouille en règle ferme et systématiques –minutes ma foi vous me le concéderez sans peine désagréables quoiqu’on fasse, vous devîntes comme qui dirait à l’ombre d’un platane aimables souriant et presque avenants. Vous avez même ri quand je vous ai expliqué que parole de ouazzani de rifain et de marocain, je ne transporte jamais de produits illicites quand ils sont cultivés localement. Marseille alhamdullilah est une ville qui n’a de leçons à recevoir de personne en matière de petits et grands trafics. Et protectionniste de surcroît comme si les ministres de la république n’avaient pas signé le GATT. La mondialisation d’accord mais soit à Paris soit à notre manière. Et votre manière peuchère elle est bien bonne.



Vous accueillez les touristes au mousquet. Un pastis dans une main et une torgnole dans l’autre. Ça leur fait une belle paire de jambes et tout de suite par la madeleine. Ils sont saisis à l’entrée, fouillés interrogés questionnés étudiés tendrement brusqués délicatement rabroué et ça les calme tout de suite. Un dressage comme un autre mais dont l’organisation et célérité m’a impressionné. A Marseille, à peine arrivé l’air marin vous envoie la première claque. Vous avez à peine le temps de vous remettre de la climatisation du TGV que déjà vous êtes emportés par les mauvais vents des indigènes et de leurs fondamental hospitalité. Ils vous accueillent comme un roi que l’on déjà prévu de guillotiner. À la sortie de la gare vous trouvez une charrette. Et un bourreau. Enfin pardon je voulais dire 5, parce que Venise n’est pas loin. Le sud a ses emphases.



être pauvre à Marseille c'est s'exposer à des périls permanents. un choix de vie plus risqué encore qu'à Paris. Si par exemple vous montez dans le train sans avoir prévenu les contrôleurs que vous avez oublié d’acheter le billet: vous êtes grillés. Les petits trajets de banlieue vous coûtent des séjours hors de prix en thaïlandais ou en amendes. Les contrôleurs ici connaissent l’art et la manière de faire appliquer les règlements. Ils ne sont pas de ces gens du nord obtus et bornés qui disent ce qu’ils lisent, stupides animaux de bat qui n’y comprennent rien, ils sont d’un sud où le sang est chaud les serpents nombreux et les nuits fraîches; les marseillais vocalisent la réglementation. Il la font chanter danser parfois quand elle ne les laisse pas totalement indifférents.



Dans le train je fus bien entendu, faute de billet, ouvertement méprisé, grassement rabroué, finement accroché. Je croisai dieu le père avec sa baguette et son vin de pèlerin document réglementaire à la main. J’étais manifestement devenu un arabe outrageusement visible, absolument pas discret, mal vêtu en plus, puant le parfum de marque et portant des chaussures italiennes. Un comble! Et il fallait que je paye tout de suite. De Marseille à sa banlieue, 35 euros et 36 euros de Marseille à paris. Ça rigole pas à maseille. La taxe d’entrée au port équivaut au coût du trajet pour y arriver. Pire que des suisses, de simples voleurs ne feraient pas mieux. Et les hommes sont la mesure de leurs femme. Aprés avoir du citer le conseil d’état pour pouvoir me faire entendre (l’armée de l’air de terre et la marine ne suffisaient pas), j’eus le plaisir de voir arriver la comparse de ce contrôleur. Une harpie rien de moins vêtue de mauvaise foi et de perversité candide. Mon dieu, pourquoi m’as tu abandonné? Elie lammasabactani? Ou dans cette autre variante: lamma sabaqtani, quand m’as tu précédé?



Seul sur une croix devant celle là? Que t’ai je fait? Ai je fauté? Peché? Volé? Menti? Violé?Tué? mais elle veut me crucifier non d’un ange! Elle veut me percer de sa lance. Elle n’attend qu’un geste de moi pour cela. Elle veut transformer mon sang en vin! Mais pourquoi as tu créé cette harpie? Elle me touche elle me tutoie elle gagne le smig comme moi et elle veut me pisser dessus. C’est donc ça la manière Gaudin? Tout le monde au pas et les pires entassent les meilleurs. Même la sncf collabore?



Pardi, c’est une culture de masse ça à marseille. Le lieu commun le plus partégé. On vous reçoit au sabre et au couteau. Le salut une fois que le sang a coulé pas avant. Bon. J’ai fini par descendre de ce fouti train. Sncf je te hais. Malgré tes tgv.



1h 30 d’attentes et pas un mot d’excuse. C’est ça la manière marseillaise. Pas l’ombre d’un regret et pas une jolie fille pour se consoler. Que du pastis et des mots. J’ai rencontré les quatre seuls marseillais à ne pas posséder de téléphone portable. C’était ceux à qui j’avais prétendu emprunter une unité téléphonique. J’ai découvert que les cigarettes n’étaient interdites dans les bus ou les trains que depuis 2005 mais qu’on pouvait fumer des joints dans des bus suivis par un camion de CRS. Même qu’on n’était pas très partageur. Les voitures de Clovis chantent des sérénades au jolies grues sous les abri bus au frais de la république. Que dire d’autres? Que j’étais venu pour une semaine et que je repars au bout de un jour et demi. Que je suis content de repartir mais dans l’incertitude quant au nombre de sicaires qui vont me raccompagner à la sortie de la ville.



Ah Marseille,

Tierra des morisos,

profession phénicien

origine qazvini

ascendant corbeau.